CONCLUSIONS
L’efficacité du
traitement cognitif et comportemental selon les critères scientifiques les plus
sévères, celle d’une recherche comparative et randomisée, n’a pas été prouvée
mais la question de la faisabilité d’une telle recherche du point de vue éthique
reste posée. Considérant l’ensemble des recherches effectuées il nous semble
intellectuellement raisonnable et justifié de retenir pour acquis les
conclusions suivantes
1.
Des
programmes de traitements cognitifs et comportementaux spécifiques pour abuseurs
sexuels centré sur le modèle de la ‘prévention de la récidive’ ont été mis au
point ces 20 dernières années dans divers centres Nord Américains et Européens.
Il existe un consensus certain parmi les thérapeutes quant à la structure de
base du modèle thérapeutique même si dans son application concrète sur le
terrain des différences inévitables (culturelles) existent. Le modèle de base
est soumis à révision dans la littérature et en constante évolution avec un
souci de justification scientifique.
2.
Les
abuseurs sexuels ayant complété un programme de traitement cognitif et
comportemental (résidentiel ou ambulatoire) présentent, en tant que groupe, un
taux de rechute sexuelle inférieur à celui d’un groupe contrôle comparable. Il
convient de distinguer le rechute dans le domaine sexuel de la rechute dans la
délinquance globale qui ne présente pas nécessairement la même amélioration.
3.
Les
abuseurs sexuels qui décrochent d’un programme de traitement cognitif et
comportemental sans le terminer constituent un risque établi de rechute dans la
délinquance sexuelle.
4.
Le
traitement cognitif et comportemental est de loin le plus étudié dans les
recherches concernant l’efficacité du traitement et sa supériorité dans le
domaine du traitement de l’abus sexuel n’a jamais été infirmée.
A un degré d’évidence moindre, car soit contesté dans la littérature soit
nécessitant des recherches complémentaires, nous pouvons retenir avec une
certaine prudence les conclusions suivantes qui doivent être confirmées voire
infirmées.
1.
Le
traitement résidentiel pénitentiaire de haute qualité est efficace, même avec
des sujets à haut risque, mais il est probable qu’un traitement de haute
qualité avec des sujets traités en ambulatoire dans la communauté est encore
plus efficace avec un meilleur rapport qualité- prix.
2.
Le
fait de refuser le traitement proposé (imposé) ne constitue pas
scientifiquement un risque établi de rechute dans la délinquance sexuelle.
3.
Certains
psychopathes (score élevé sur l’échelle de Hare) semblent rechuter plus
volontiers ou efficacement après le traitement. Les résultats sont bons avec
des sujets à haut risque mais avec un score de psychopathie bas. Il convient de
faire des recherches sur des contre-indications éventuelles du traitement.
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